50x65 cm ~ Peinture, Huile
Sous la lumière douce et vibrante du Midi, le Cours Jean Ballard s’étire comme une veine tranquille au cœur de Marseille. Mon tableau à l’huile capture cette atmosphère méditerranéenne : des promeneurs flânent devant un kiosque à journaux, les terrasses de restaurants s’ouvrent à la conversation, et le temps semble suspendu dans une paix fragile. Pourtant, derrière cette scène sereine, une tension sourde affleure — celle des nouvelles imprimées, des titres qui racontent les ambitions belliqueuses des puissants, les fractures du monde.
Ce contraste entre la quiétude picturale et les échos du tumulte mondial n’est pas fortuit. Il reflète une opposition intérieure, peut-être inconsciente, entre le désir de beauté et de paix, et la conscience aiguë des menaces qui pèsent sur notre époque. Le kiosque devient alors un seuil : entre la lumière du jour et l’ombre des menaces
, entre la vie ordinaire et les tragédies lointaines.
Le choix du Cours Jean Ballard comme lieu n’est pas anodin. Ce nom rend hommage à un homme qui, toute sa vie, a œuvré pour faire dialoguer les voix du Sud, les poètes, les penseurs, les artistes. Jean Ballard (1893–1973), autodidacte marseillais, fut le directeur de la revue Les Cahiers du Sud, qu’il anima pendant près d’un demi-siècle. Il y fit rayonner une pensée méditerranéenne ouverte, plurielle, résistante à l’uniformisation et à la violence des dogmes.
Ainsi, ce tableau est aussi une offrande : à la lumière du Sud, à la mémoire d’un homme de lettres, et à l’espoir que l’art, même silencieux, peut opposer à la brutalité du monde une forme de résistance — celle de la beauté, du calme, et du regard lucide.
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Reproductions, Impressions sur toile, Impression sur métal